Chirurgie de la main - arthrose digitale à Rennes

L’arthrose digi­tale, ses causes, ses mani­fes­ta­tions et son traitement

L’arthrose digi­tale et le vieillissement

Le glis­se­ment et la bonne répar­ti­tion des forces lors des mou­ve­ments dont les arti­cu­la­tions des pha­langes de la main ont besoin sont assu­rés par des car­ti­lages arti­cu­laires. Le vieillis­se­ment anor­mal ou pré­ma­tu­ré des car­ti­lages arti­cu­laires est la carac­té­ris­tique de l’arthrose, qui est alors dite « essentielle ».

L’arthrose digi­tale post traumatique

Cette forme d’arthrose ne doit pas être confon­due avec celle qui peut appa­raître à la suite de trau­ma­tismes arti­cu­laires. On parle alors d’une arthrose post trau­ma­tique. Celle-ci est consé­cu­tive à une dété­rio­ra­tion de l’articulation cau­sée par un trau­ma­tisme. Ce peut être une bles­sure liée à une pra­tique spor­tive, à un acci­dent du tra­vail ou à la répé­ti­tion d’un geste pro­fes­sion­nel. L’articulation de la pha­lange peut aus­si avoir été atteinte mors d’un acci­dent domes­tique ou de la cir­cu­la­tion. Cette forme d’arthrose peut se limi­ter à une par­tie seule­ment des arti­cu­la­tions, ayant été traumatisée.

Arthrose ou arthrite : quelle différence ?

L’arthrite est le résul­tat d’une dégé­né­res­cence car­ti­la­gi­neuse. Elle appa­raît en affec­tion secon­daire de mala­dies inflam­ma­toires. Parmi les plus sou­vent citées, la poly­ar­thrite rhu­ma­toïde, le rhu­ma­tisme pso­ria­sique.

Suis-je atteint d’arthrose digi­tale, et quels en sont les signes ?

Avant toute chose, il faut savoir que l’arthrose digi­tale peut aus­si bien se limi­ter à une seule arti­cu­la­tion que tou­cher plu­sieurs d’entre elles. La dou­leur res­sen­tie à un seul doigt de la main n’élimine pas le diag­nos­tic d’arthrose digitale.

Les signes et symp­tômes de l’arthrose digi­tale sont mul­tiples. Ils peuvent être asso­ciés ou uniques.

  • L’arti­cu­la­tion est gon­flée, en géné­ral des deux côtés. Une dou­leur d’intensité variable est asso­ciée. Elle peut deve­nir chro­nique, avec des épi­sodes net­te­ment plus dou­lou­reux. L’absence tem­po­raire de dou­leur n’est pas liée à une phase de « mieux », et elle peut inter­ve­nir alors que l’articulation est atteinte.
  • La dégra­da­tion car­ti­la­gi­neuse peut s’accompagner d’une pro­duc­tion exces­sive de liquide syno­vial. Si la pres­sion exer­cée par le liquide syno­vial est trop forte, il peut pro­vo­quer une her­nie, qui prend la forme d’un kyste dor­sal ou dorso-latéral.
  • Les nodules peuvent appa­raître, eux aus­si sur la face dor­sale ou laté­rale de l’articulation. Ils se carac­té­risent par leur volume peu impor­tant et leur dure­té. Le méde­cin vous par­le­ra de nodules de Bouchard, ou d’Herbeden s’ils sont loca­li­sés sur l’index ou le majeur.
  • Un autre signe cou­ram­ment obser­vé est la désaxa­tion de l’articulation. Associée dans bien des esprits à l’âge et au vieillis­se­ment, la désaxa­tion est un signe très visible, et mal vécu par les per­sonnes qui en sont atteintes.
  • La des­truc­tion de la struc­ture de l’articulation s’accompagne d’une perte de mobi­li­té des pha­langes. L’extension et la flexion sont réduites, même si le symp­tôme n’est pas évident pour le patient, dans la mesure où son appa­ri­tion a été progressive.

Quels trai­te­ments médi­ca­men­teux le méde­cin ortho­pé­diste propose-t-il ?

Compte tenu de la diver­si­té des mani­fes­ta­tions de l’arthrose digi­tale, le pra­ti­cien veille à adap­ter pré­ci­sé­ment le trai­te­ment à chaque cas.

Le trai­te­ment médi­cal est tou­jours un préa­lable à une éven­tuelle inter­ven­tion chi­rur­gi­cale. Sa forme et sa durée sont condi­tion­nées par la fré­quence des crises d’arthrose digi­tale, ain­si que par le niveau de dou­leur à laquelle le patient est confronté.

Les antal­giques et anti-inflam­ma­toires sont le plus sou­vent suf­fi­sants pour sou­la­ger la dou­leur pen­dant les crises. On peut leur asso­cier des cor­ti­coïdes et une immo­bi­li­sa­tion par attelle, voire des infil­tra­tions intra-arti­cu­laires. Cette mesure tem­po­raire per­met de faire face aux crises les plus dou­lou­reuses et invalidantes.

Les trai­te­ments entre les crises peut consis­ter en des anti-inflam­ma­toires, avec un dosage moindre. En fonc­tion de l’état de l’articulation, le méde­cin peut pres­crire des médi­ca­ments des­ti­nés à pro­té­ger le car­ti­lage, des attelles noc­turnes ou des injec­tions de lubri­fiant cartilagineux.

Faut-il opé­rer une main souf­frant d’arthrose digitale ?

Lorsqu’elle est envi­sa­gée, l’inter­ven­tion chi­rur­gi­cale doit répondre à des cri­tères précis :

  • L’échec de la voie médi­ca­men­teuse. Le patient est alors sujet à des dou­leurs per­ma­nentes et inva­li­dante, aux­quelles les trai­te­ments médi­caux ne suf­fisent plus.
  • Une perte de mobi­li­té des pha­langes non com­pa­tible avec la vie per­son­nelle ou pro­fes­sion­nelle du patient. Le chi­rur­gien inter­vient alors pour redon­ner une mobi­li­té per­met­tant de retrou­ver un usage cor­rect et sans dou­leurs du membre.
  • Une souf­france psy­cho­lo­gique du patient face à une défor­ma­tion inva­li­dante et disgracieuse.

En quoi consiste l’intervention du chi­rur­gien ortho­pé­diste spé­cia­liste de la main ?

Il n’est pas pos­sible de résu­mer en un article l’ensemble des tech­niques opé­ra­toires et des inter­ven­tions qui peuvent être envi­sa­gées pour trai­ter l’ar­throse digitale.

Seul un diag­nos­tic, éta­bli pen­dant la consul­ta­tion sur la base des résul­tats du trai­te­ment médi­ca­men­teux, des obser­va­tions, ana­lyses et sup­ports radio­lo­giques, per­met de déter­mi­ner ce qui sera le plus à même de sou­la­ger les dou­leurs et res­tau­rer la mobi­li­té des arti­cu­la­tions sur le long terme. Les dif­fé­rents trai­te­ments chi­rur­gi­caux et les com­pli­ca­tions éven­tuelles sont abor­dés dans le docu­ment « Qu’est-ce qu’une arthrose digi­tale inter­pha­lan­gienne ? ».

Par le Docteur Pierre Siret, chi­rur­gien ortho­pé­dique à l’IRCOMS Rennes.

Dr Pierre Siret, chirurgien spécialiste de la main à RennesLe Docteur Pierre Siret est membre de la Société Française de Chirurgie de la Main depuis 2003. Il a pra­ti­qué au sein du Service de chi­rur­gie ortho­pé­dique et répa­ra­trice et Rennes Urgence Main. Titulaire d’un DIU de micro­chi­rur­gie, il a col­la­bo­ré à la mise au point de maté­riel chi­rur­gi­cal et pro­thèses dans le domaine de la main.

Le Docteur Pierre Siret consulte sur ren­dez-vous au sein de l’Institut Rennais de Chirurgie Orthopédique et de Médecine du Sport de Cesson-Sévigné. Il inter­vient dans le cadre de l’Hôpital Privé Sévigné.