chirurgie de l'hallux valgus Rennes-Bretagne - photo Lamiot creative commons

Qu’est-ce que l’hallux val­gus, ou oignon, et quand le chi­rur­gien doit-il l’opérer ?

Si le terme d’hallux val­gus est bien connu de tous ceux qui souffrent de cette patho­lo­gie, il est le plus sou­vent évo­qué sous le nom d’oignon. De la défor­ma­tion dis­gra­cieuse et incon­for­table à la véri­table dou­leur, l’hallux val­gus a long­temps été subi, et il fal­lait « faire avec ». Les pro­grès de la chi­rur­gie ortho­pé­dique appli­quée à l’hallux val­gus per­mettent désor­mais de bien répondre aux patients en matière de confort et de sup­pres­sion de la douleur.

La patho­lo­gie type du gros orteil

Hallux Valgus sur patiente de 70 ans, avant opération. l'hallux valgus atteint 40°. Photo Dr Yohann Fournier, chirurgien orthopédiste Rennes/Cesson-Sévigné.

Hallux Valgus sur patiente de 70 ans, avant opé­ra­tion. l’hal­lux val­gus atteint 40°. Photo Dr Yohann Fournier/Ircoms Rennes.

L’hal­lux val­gus est une défor­ma­tion du gros orteil (hal­lux). Il s’incline vers les autres orteils, et la défor­ma­tion fait appa­raître une saillie osseuse. Celle-ci pose des pro­blèmes de chaus­sage, avec une gêne qui peut être impor­tante, et accom­pa­gnée de douleurs.

L’hallux val­gus touche sur­tout les femmes. Si son évo­lu­tion est accen­tuée avec l’âge, elle peut appa­raître chez des sujets très jeunes, voire des enfants. L’usage de chaus­sures à talons hauts et bouts étroits est un fac­teur aggra­vant. L’origine congé­ni­tale de l’hallux val­gus est avé­rée, et cette patho­lo­gie est héré­di­taire. La fré­quence des cas consta­tée par les chi­rur­giens soi­gnant l’hal­lux val­gus en région Rennaise ou Bretagne n’est pas sen­si­ble­ment supé­rieure aux chiffres hors d’Ille et Vilaine ou dans les autres régions.

La méno­pause, qui entraîne le relâ­che­ment des struc­tures fibreuses et un élar­gis­se­ment de l’avant-pied, peut aus­si influer sur le déve­lop­pe­ment de l’hallux val­gus. De même, une ano­ma­lie du col­la­gène ou cer­taines affec­tions neu­ro­mus­cu­laires ou rhu­ma­tis­males peuvent expo­ser au risque d’hallux valgus.

Quelle est l’évolution de l’hallux valgus ?

Indépendamment de la dou­leur et de la gêne lors du port de chaus­sures, l’hallux val­gus peut être clas­si­fié en trois types de sévé­ri­té. Le cri­tère rete­nu est l’angle de dévia­tion du gros orteil, asso­cié aux effets de l’hallux val­gus sur le pied et les autres orteils. On peut ain­si défi­nir trois formes d’hallux valgus :

  • L’hallux val­gus léger. La dévia­tion du gros orteil reste légère, infé­rieure à 20°. L’emboitage du méta­tarse et de la pha­lange du gros orteil n’est pas encore affecté.
  • L’hallux val­gus modé­ré. La dévia­tion du gros orteil se situe dans une four­chette de 20° à 40°. Il est orien­té vers l’extérieur du pied. Le dépla­ce­ment de la pha­lange ne per­met plus un emboi­tage nor­mal. Le gros orteil et le second orteil entrent en conflit.
  • L’hallux val­gus sévère. L’angle de la dévia­tion dépasse 40°. Le gros orteil passe au-des­sus ou au-des­sous du deuxième orteil. La luxa­tion de l’articulation est totale, et celle-ci perd toute mobilité.

La défor­ma­tion du pied

Présente tout d’abord sur la par­tie médiale de l’articulation méta­tar­so-pha­lan­gienne, la défor­ma­tion occa­sionne une gêne au chaus­sage, évo­luant vers une inflam­ma­tion de la bourse séreuse, une bur­site. La bourse séreuse est une poche rem­plie de liquide syno­vial, et elle assure le glis­se­ment des ten­dons et os.

La défor­ma­tion, imi­tée au début au gros orteil, peut s’aggraver, pour atteindre tout le pied. La bur­site aug­mente de volume, et le trans­fert de l’appui sur les orteils non atteints crée des hyper-appuis plan­taires géné­ra­le­ment dou­lou­reux. L’hyper-appui est une zone plan­taire sou­mise à une pres­sion plus forte du fait de la défor­ma­tion du pied. On assiste alors à l’appa­ri­tion de durillons sous le pied, ain­si que de cors sur les orteils laté­raux. Ceux-ci évo­luent vers une forme « en griffe ». Il faut noter cepen­dant que les orteils en griffe ne sont pas liés uni­que­ment à l’hallux val­gus, et peuvent avoir pour cause d’autres patho­lo­gies ou des habi­tudes de chaussage.

Le diag­nos­tic de l’hallux valgus

Le diag­nos­tic de l’hallux val­gus est simple : une saillie dou­lou­reuse de la face interne de l’articulation méta­tar­so-pha­lan­gienne du gros orteil (par­fois avec bur­site) asso­ciée à une accen­tua­tion du val­gus pha­lan­gien. Le chi­rur­gien ortho­pé­diste s’appuie éga­le­ment sur un bilan radio­lo­gique, éven­tuel­le­ment com­plé­té par une écho­gra­phie et/ou IRM pour esti­mer l’atteinte subie par les autres orteils.

La chi­rur­gie de l’hal­lux valgus

L’inter­ven­tion chi­rur­gi­cale est envi­sa­gée après épui­se­ment des solu­tions médi­ca­men­teuses ou orthè­siques. Parmi elles :

  • L’adaptation du chaus­sage à l’évolution de l’hallux val­gus. Pour les formes modé­rées, cette solu­tion est sou­vent effi­cace. Le choix de chaus­sures adap­tées à la forme du pied, asso­ciées dans cer­tains cas à des orthèses plan­taires ou des ortho­plas­ties, apporte un réel sou­la­ge­ment au patient.
  • En cas de dou­leurs, un trai­te­ment médi­cal antal­gique est pres­crit. Il sou­lage les dou­leurs, mais il n’est en aucun cas la solu­tion pour cor­ri­ger la défor­ma­tion ou frei­ner son évolution.

Lorsque les méthodes médi­ca­men­teuses et orthè­siques sont inef­fi­caces, le chi­rur­gien ortho­pé­diste vous pro­pose une inter­ven­tion. Elle est pres­crite quand la dou­leur et le chaus­sage deviennent limi­tants pour votre acti­vi­té normale.

En quoi consiste l’opération d’un hal­lux valgus ?

Hallux valgus opéré par le Dr Fournier, chirurgien orthopédiste Rennes/Cesson-Sévigné.

Hallux val­gus sur patiente de 53 ans. L’intervention chi­rur­gi­cale consiste en une ostéo­to­mie de M1 en che­vron avec ostéo­to­mie variante de P1 (Akin). Photo Dr Fournier/Ircoms Rennes.

Votre chi­rur­gien ortho­pé­diste vous expose, en fonc­tion de votre cas per­son­nel, les solu­tions envi­sa­gées. L’objectif est de cor­ri­ger la défor­ma­tion du gros orteil, en éli­mi­nant la bosse carac­té­ris­tique de l’hallux val­gus, et de le réaxer. L’intervention chi­rur­gi­cale porte sur les os et/ou les ten­dons et ligaments.

Le chi­rur­gien déter­mine la tech­nique employée en fonc­tion de plu­sieurs para­mètres déter­mi­nés lors de la consul­ta­tion et des exa­mens pré­pa­ra­toires : l’importance de la défor­ma­tion, l’âge du patient et l’existence éven­tuelle d’une arthrose.

Les tech­niques conven­tion­nelles uti­lisent une inci­sion de moins de cinq cen­ti­mètres, per­met­tant, sous contrôle de la vue de cor­ri­ger la défor­ma­tion. Les tech­niques per­cu­ta­nées uti­lisent plu­sieurs inci­sions mil­li­mé­triques, per­met­tant le pas­sage d’instruments gui­dés sous la peau par un contrôle radio­gra­phique. Les tech­niques mini-inva­sives sont un inter­mé­diaire des deux autres.

L’exposé détaillé de toutes les tech­niques opé­ra­toires de l’hallux val­gus dépasse le cadre de cet article. Votre chi­rur­gien ortho­pé­diste est seul habi­li­té à défi­nir la solu­tion qui vous appor­te­ra rapi­de­ment, dans les meilleures condi­tions et de manière durable une totale récu­pé­ra­tion de votre mobi­li­té et la fin des dou­leurs asso­ciées à l’hallux valgus.

Par le Docteur Yohann Fournier, chi­rur­gien ortho­pé­diste à l’IRCOMS.

Dr Yohann Founier, chirurgien orthopédiste du pied à RennesLe Docteur Yohann Fournier est titu­laire d’un DESC Chirurgie ortho­pé­dique et trau­ma­to­lo­gique déli­vré par la Faculté de Médecine de Rennes. Il est éga­le­ment titu­laire d’un DIU Arthroscopie de la Faculté de Médecine de Rennes, et d’un DU de Microchirurgie de la Faculté de Médecine de Caen. 

Le Docteur Yohann Fournier reçoit en consul­ta­tion au sein de l’Institut Rennais de Chirurgie Orthopédique et de Médecine du Sport de Cesson-Sévigné. Il inter­vient dans le cadre de l’Hôpital Privé Sévigné (Ille-et Vilaine).