Les arti­cu­la­tions de la main et du poi­gnet peuvent être tou­chées par l’arthrose mais des dou­leurs peuvent aus­si être liées à une patho­lo­gie des ten­dons per­met­tant la mobi­li­sa­tion des doigts ou des gaines entou­rant ces ten­dons. Les kystes arti­cu­laires et les syn­dromes cana­laires (com­pres­sion d’une artère ou d’un nerf) consti­tuent d’autres patho­lo­gies de la main et du poi­gnet pou­vant béné­fi­cier d’une prise en charge médi­cale ou chi­rur­gi­cale en fonc­tion de l’importance de la gêne et du bilan pres­crit par votre chirurgien.

Les patho­lo­gies

Les troubles res­sen­tis se carac­té­risent par des engour­dis­se­ments des 3 pre­miers doigts de la main(pouce, index, médius) et du bord externe du 4ème, des sen­sa­tions de four­mille­ments, de brû­lures, volon­tiers plus fré­quentes la nuit ou au réveil. S’y ajoutent des dou­leurs de la main qui sou­vent remontent vers l’avant bras, le coude, voire l’épaule. Quand la mala­die évo­lue, appa­raissent une cer­taine mal­adresse, une perte de la sen­si­bi­li­té de la main, voire un défi­cit de mobi­li­té du pouce avec une fonte mus­cu­laire (amyo­tro­phie).

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La mala­die de Dupuytren est une mala­die d’origine incon­nue qui touche des tis­sus (les apo­né­vroses) situés entre la peau et les ten­dons, dont le rôle est de pro­té­ger les muscles, les nerfs et les vais­seaux. Ces tis­sus deviennent épais et forment des boules (les nodules), ce qui entraîne des plis dans la paume de la main ou au niveau des doigts. Au fur et à mesure que la mala­die évo­lue, ces tis­sus se rétractent entraî­nant la for­ma­tion de « cordes » dans la main (les brides). Ces brides entraînent une fer­me­ture pro­gres­sive des doigts. Ainsi on peut plier nor­ma­le­ment le doigt mais il ne peut plus s’étendre. Au maxi­mum, les doigts sont com­plè­te­ment pliés dans la main
Cette mala­die touche essen­tiel­le­ment le qua­trième et le cin­quième doigt, mais elle peut atteindre la main et tous les doigts.
Plus la mala­die appa­raît jeune, plus elle est sévère avec risque de réci­dive même après chirurgie.

Le kyste arthro­sy­no­vial est une tumé­fac­tion que l’on trouve à proxi­mi­té d’une arti­cu­la­tion, le plus sou­vent au poi­gnet. Il est le plus habi­tuel­le­ment loca­li­sé sur la face dor­sale, bien qu’il puisse se déve­lop­per sur la face pal­maire. Le kyste arthro­sy­no­vial consiste en une poche emplie d‘un liquide géla­ti­neux, et il est dû à la dégé­né­res­cence de la cap­sule arti­cu­laire. C’est une affec­tion tou­chant prin­ci­pa­le­ment des sujets jeunes, sans que l’on constate une pré­sence plus impor­tante chez l’un ou l’autre sexe. On peut aus­si le trou­ver chez des enfants ou des adultes âgés. Il n’est pas impu­table à une cause spé­ci­fique, et se déve­loppe sur une période pou­vant atteindre plu­sieurs mois.
Le kyste arthro­sy­no­vial est bénin. Toutefois il peut deve­nir une gêne en se déve­lop­pant et occa­sion­ner des dou­leurs. Dans ces cas pré­cis, le trai­te­ment peut consis­ter en une ponc­tion, voire une infil­tra­tion, et en cas de réci­dive, une abla­tion chirurgicale.

Le res­saut inter­vient lorsque le doigt se redresse avec un accro­chage après une flexion. Ce mou­ve­ment peut être dou­lou­reux ou non. La cause du res­saut est une inflam­ma­tion des ten­dons flé­chis­seurs, ou un épais­sis­se­ment de la gaine syno­viale. Le phé­no­mène de res­saut du doigt est d’abord épi­so­dique, et au fil de l’évolution du syn­drome il devient récur­rent, voire sys­té­ma­tique, pou­vant aller jusqu’au blo­cage du doigt en flexion. Parmi les fac­teurs asso­ciés, on trouve le syn­drome du canal car­pien, et le diabète.
En l’absence de blo­cage du doigt, un trai­te­ment par infil­tra­tions peut appor­ter une solu­tion à la gêne et la dou­leur. Ce trai­te­ment à base de cor­ti­coïdes ne peut cepen­dant pas être renou­ve­lé plus d’une fois et peut s’avérer insuf­fi­sant. Si les symp­tômes sont per­ma­nents, accom­pa­gnés d’un blo­cage, et les infil­tra­tions inef­fi­caces, une libé­ra­tion chi­rur­gi­cale du ten­don devient nécessaire.

L’arthrose arti­cu­laire a une appa­ri­tion insi­dieuse et peut n’atteindre qu’une arti­cu­la­tion ou plu­sieurs à la fois. Certains patients qui ont une atteinte iso­lée ou mul­tiple des inter-pha­lan­giennes dis­tales (c’est le cas le plus fré­quent) et d’autres ne sont atteints que sur une ou plu­sieurs inter-pha­lan­giennes proxi­males. Les signes sont le plus sou­vent asso­ciés : un gon­fle­ment de l’articulation, une défor­ma­tion laté­rale et dor­sale de l’articulation, une désaxa­tion de l’articulation ou une dimi­nu­tion de la mobi­li­té de la main.

La rhi­zar­throse ou arthrose de la base du pouce est une patho­lo­gie de la main très fré­quente, sou­vent bien tolé­rée, qui  touche 20% des femmes.
Elle cor­res­pond à l’usure chro­nique du car­ti­lage qui recouvre le tra­pèze et le pre­mier méta­car­pien à la base du pouce. La rhi­zar­throse est l’apanage de la femme de 50 à 60 ans avec une atteinte le plus sou­vent des deux côtés, à des stades cli­niques et radio­lo­giques dif­fé­rents. La rhi­zar­throse peut être res­pon­sable de : dou­leurs, évo­luant par crises par­fois intenses, situées à la racine du pouce (près du poi­gnet) et réveillées par la pres­sion directe et le mou­ve­ment, enrai­dis­se­ment pro­gres­sif du pouce avec dimi­nu­tion de l’ouverture entre le pouce et l’index, manque de force de la pince pouce-index, ou défor­ma­tion du pouce par « fabri­ca­tion » d’os au niveau de l’articulation malade (bosse), mais aus­si par une pos­ture carac­té­ris­tique appe­lée « pouce en Z ».
Schéma de la rhizarthrose -pincement articulaire et ostéophytes trapèzométacarpiens

Schéma de la rhi­zar­throse ‑pin­ce­ment arti­cu­laire et ostéo­phytes trapèzométacarpiens

Les arti­cu­la­tions sont dotées d’une cavi­té et d’une cap­sule arti­cu­laire. La plus volu­mi­neuse est l’articulation du genou. A l’intérieur, la syno­vie assure entre autres fonc­tions une lubri­fi­ca­tion de l’articulation, la nutri­tion du car­ti­lage arti­cu­laire et l’amortissement des chocs.
La syno­vite carac­té­rise l’inflammation de la mem­brane syno­viale. Elle est sou­vent trou­vée chez les patients atteints de poly­ar­thrite rhu­ma­toïde, d’arthrite, de lupus ou de goutte. On constate alors un gon­fle­ment du genou, le plus sou­vent tou­ché, ou de l’articulation concer­née. La dou­leur est pré­sente au repos et à la mobi­li­sa­tion, ain­si qu’une aug­men­ta­tion de volume avec sou­vent une rou­geur. La syno­vite concerne les hommes et femmes, prin­ci­pa­le­ment avant 15 ans et après 55 ans.
Le trai­te­ment par anti-inflam­ma­toires ou par infil­tra­tions de cor­ti­sone per­met de sta­bi­li­ser les symp­tômes, asso­cié à une mise une mise au repos avec éven­tuel­le­ment le port d’une attelle. Si la syno­vite est des­truc­trice, l’ablation chi­rur­gi­cale de la mem­brane syno­viale peut s’imposer, à ciel ouvert ou le plus sou­vent à pré­sent sous arthroscopie.

Le syn­drome cana­laire résulte d’un conflit entre un tronc ner­veux péri­phé­rique et une région ana­to­mique sur son tra­jet. En rai­son de condi­tions locales par­ti­cu­lières, comme par exemple des micro­trau­ma­tismes, des phé­no­mènes irri­ta­tifs et inflam­ma­toires peuvent appa­raître et engen­drer la com­pres­sion ner­veuse. Le syn­drome cana­laire peut être lié à une pra­tique pro­fes­sion­nelle, à des anté­cé­dents trau­ma­tiques, ou à des fac­teurs endo­cri­niens. Mais en géné­ral, il n’y a pas de cause iden­ti­fiable autre que des condi­tions ana­to­miques locales particulières.
Un cas répan­du et bien connu est le syn­drome du canal car­pien, résul­tant de la com­pres­sion du nerf médian du poi­gnet. Le canal car­pien est un tun­nel ana­to­mique étroit qui abrite, outre le nerf médian, les ten­dons flé­chis­seurs des doigts. L’hypertrophie d’un élé­ment du canal, ou de ce qui le tra­verse, dans ce lieu inex­ten­sible conduit le plus sou­vent au syndrome.
La dou­leur concerne prin­ci­pa­le­ment la face pal­maire des trois pre­miers doigts, mais peut s’étendre à la main entière, voire irra­dier la face anté­rieure de l’avant-bras. La dou­leur prend la forme de pico­te­ments et four­mille­ments dans la main, avec perte pro­gres­sive de la sen­si­bi­li­té du bout des doigts concer­nés. D’abord noc­turnes, les symp­tômes deviennent diurnes et peuvent se révé­ler han­di­ca­pants pour les acti­vi­tés manuelles.
Les formes débu­tantes peuvent répondre à un trai­te­ment médi­cal par orthèse de repos noc­turne, plus ou moins asso­ciée à une infil­tra­tion de cor­ti­coïdes. En cas de forme plus avan­cée ou résis­tante au trai­te­ment médi­cal, une solu­tion chi­rur­gi­cale sera proposée.

On dis­tingue plu­sieurs types de lésions affec­tant les ten­dons, et la ten­di­nite est pro­ba­ble­ment la plus connue du grand public. Cette lésion inflam­ma­toire est pro­vo­quée par un méca­nisme de frot­te­ment. Cela cause un excès de sécré­tion de liquide syno­vial et une inflam­ma­tion des tis­sus. La ten­di­nite cause des dou­leurs, une sen­sa­tion de cha­leur pou­vant aller jusqu’à la brû­lure, une rou­geur et un oedème. La ten­di­nose est dif­fé­rente de la ten­di­nite. Elle est chro­nique, et est due à des micro rup­tures des fibres du ten­don. Les ten­dons deve­nus fra­giles sont par­fois vic­times de rup­tures par­tielles ou totales.
Les lésions ten­di­neuses sont par­ti­cu­liè­re­ment pré­sentes chez les spor­tifs, et peuvent éga­le­ment être liées à l’âge ou à des gestes pro­fes­sion­nels répé­ti­tifs. Les rup­tures ten­di­neuses sont le plus sou­vent d’origine trau­ma­tique et trouvent leur ori­gine dans des chocs vio­lents ou des sol­li­ci­ta­tion brusques, par exemple lors de chan­ge­ments de direc­tion. Elles sont par­fois asso­ciées à des frac­tures osseuses ou des entorses.

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Les actes chirurgicaux

La micro­chi­rur­gie est pra­tique chi­rur­gi­cale per­met­tant de répa­rer les petits vais­seaux et nerfs. Menée sous micro­scope avec un gros­sis­se­ment per­met­tant de gros­sir en moyenne de 40 fois la vision, les inter­ven­tions concernent géné­ra­le­ment des opé­ra­tions d’obstétrique, car­dio­lo­giques, ocu­laires ou dentaires.

Cette dis­ci­pline chi­rur­gi­cale est très uti­li­sée pour répa­rer les petits vais­seaux, ten­dons et nerfs des doigts, de la main ou du poi­gnet, notam­ment lors de recons­truc­tions après un traumatisme.

L’arthroscopie est une méthode d’exploration et de trai­te­ment réa­li­sée en salle d’o­pé­ra­tion, sous anes­thé­sie géné­rale ou loco-régio­nale. Ses appli­ca­tions cou­rantes inté­ressent les genoux et les épaules, mais aus­si à pré­sent les coudes, les poi­gnets, les che­villes et les hanches. Utilisant un endo­scope, un tube de petit dia­mètre doté d’une camé­ra vidéo, elle per­met d’étudier les struc­tures arti­cu­laires et d’en trai­ter les prin­ci­pales patho­lo­gies. L’arthroscopie est pra­ti­quée par un chi­rur­gien qui intro­duit l’endoscope par une petite inci­sion. Elle per­met d’intervenir sans ouvrir lar­ge­ment l’articulation, par exemple sur un ménisque, un liga­ment ou le car­ti­lage. Le chi­rur­gien uti­lise alors des micro ins­tru­ments, insé­rés dans l’articulation par d’autres mini- inci­sions. Lors de l’arthroscopie, l’articulation est gon­flée avec un liquide, en géné­ral du sérum phy­sio­lo­gique. Peu inva­sive, l’arthroscopie n’est pas très dou­lou­reuse pen­dant et après l’intervention, se prê­tant ain­si par­ti­cu­liè­re­ment à la chi­rur­gie ambu­la­toire. Le patient peut ain­si très rapi­de­ment reprendre ses acti­vi­tés normales.

Lorsque cer­taines arti­cu­la­tions de l’é­paule sont dou­lou­reuses, pour cal­mer l’in­flam­ma­tion une infil­tra­tion peut être pro­po­sé en géné­ral sous contrôle radio­gra­phique ou bien sous écho­gra­phie pour être plus pré­cis. L’infiltration per­met d’in­jec­ter un pro­duit anti-inflam­ma­toire qui aura une action locale pour sou­la­ger la dou­leur, mais qui ne per­met pas for­cé­ment de régler le pro­blème ini­tial de ces douleurs.

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