Le genou est une arti­cu­la­tion très sol­li­ci­tée par sa posi­tion entre la hanche et la che­ville. Le fémur étant arron­di à son extré­mi­té et le tibia étant plat en regard, la sta­bi­li­té est assu­rée par les liga­ments du pivot cen­tral (L.C.A. et L.C.P.), les liga­ments col­la­té­raux (L.L.I. et L.L.E.) mais aus­si par les deux ménisques. Le car­ti­lage quant à lui recouvre l’os pour favo­ri­ser le glis­se­ment. Enfin, la rotule (ou « patel­la ») sert d’intermédiaire entre le ten­don du qua­dri­ceps et le ten­don rotu­lien (ou « patel­laire »). Tous ces élé­ments peuvent être concer­nés à la suite d’un trau­ma­tisme ou d’une usure (arthrose par exemple).

Les patho­lo­gies

L’arthrose est une usure du car­ti­lage qui revêt nor­ma­le­ment les sur­faces osseuses et qui per­met le glis­se­ment de ces sur­faces lors des mou­ve­ments. Cette usure du car­ti­lage va pro­vo­quer une aug­men­ta­tion des pres­sions sur l’os sous-jacent. Si les lésions sont peu pro­fondes et loca­li­sées, cela peut se tra­duire par une dou­leur lors des acti­vi­tés ou des efforts. Si l’usure est impor­tante et géné­ra­li­sée à l’ensemble du genou, la dou­leur peut être pré­sente le jour mais aus­si la nuit et s’accompagner de sen­sa­tion de cra­que­ment, blo­cages et de gon­fle­ments du genou.

Les lésions du liga­ment laté­ral interne du genou sont très fré­quentes et sont le plus sou­vent des entorses bénignes ne néces­si­tant pas de chi­rur­gie mais pour les­quelles une réédu­ca­tion adap­tée per­met­tra une cicatrisation.
Les lésions du liga­ment laté­ral externe sont plus rares mais de moins bon pro­nos­tic en rai­son de moins bonnes capa­ci­tés de cica­tri­sa­tion. Elles peuvent s’intégrer dans le cadre de lésions mul­ti-liga­men­taires et néces­si­ter une recons­truc­tion chirurgicale.

Le liga­ment croi­sé pos­té­rieur est situé au milieu du genou et consti­tue le pivot cen­tral avec le liga­ment croi­sé anté­rieur. C’est un sta­bi­li­sa­teur, en par­ti­cu­lier lors des mou­ve­ments de pivot et de décé­lé­ra­tion. Les lésions du LCP sont dix fois moins fré­quentes que celles du LCA et font le plus sou­vent suite à un trau­ma­tisme. Le trai­te­ment est réédu­ca­tif dans un pre­mier temps. Si une insta­bi­li­té, une appré­hen­sion ou une sen­sa­tion de déro­be­ment per­sistent mal­gré la réédu­ca­tion, un trai­te­ment chi­rur­gi­cal pour recons­truc­tion du liga­ment peut être proposé.

Les deux ménisques (interne et externe) sont des fibro-car­ti­lages situés entre le fémur et le tibia et ont de nom­breux rôles : absorp­tion des chocs, répar­ti­tion des contraintes, sta­bi­li­sa­tion du genou ou encore nutri­tion du car­ti­lage. Suite à leur usure ou à un trau­ma­tisme, des symp­tômes à type de dou­leur, blo­cage ou accro­chage peuvent appa­raître. En fonc­tion de l’origine des symp­tômes et de l’âge, le trai­te­ment peut être médi­cal ou chi­rur­gi­cal. En cas de chi­rur­gie, la répa­ra­tion sera envi­sa­gée en pre­mière inten­tion mais si elle n’est pas pos­sible, une par­tie du ménisque peut être reti­rée pour per­mettre la réso­lu­tion des symptômes.

Les dou­leurs situées sur l’avant du genou aug­men­tées lors de la sta­tion assise ou lors de la mon­tée-des­cente des esca­liers peuvent être liées à un pro­blème entre le fémur et la rotule.
En cas de dou­leur, le trai­te­ment sera le plus sou­vent réédu­ca­tif pour per­mettre un ren­for­ce­ment mus­cu­laire afin de mieux gui­der la rotule lors des mouvements.
En cas d’appréhension ou de luxa­tion de la rotule, la recherche de fac­teurs pour expli­quer l’instabilité est pro­po­sée. Lorsqu’une étio­lo­gie est retrou­vée, une chi­rur­gie peut être pro­po­sée pour aug­men­ter la sta­bi­li­té de la rotule.

Le ten­don rotu­lien est situé entre la rotule et le tibia et subi de fortes contraintes en par­ti­cu­lier lors des mou­ve­ments de flexion-exten­sion répé­tés ou de cer­taines pra­tiques spor­tives, notam­ment chez le bas­ket­teur. Des dou­leurs situées sous la rotule peuvent par­fois appa­raître et être en rap­port avec des lésions de ce ten­don. Le trai­te­ment est dans la majo­ri­té des cas une prise en charge réédu­ca­tive pour recher­cher une cica­tri­sa­tion. Dans des cas par­ti­cu­liers et peu fré­quents, une chi­rur­gie peut être pro­po­sée pour essayer d’augmenter les capa­ci­tés de cica­tri­sa­tion du tendon.

Cette patho­lo­gie est connue le plus sou­vent sous le nom de Jumper knee.

La patte d’oie cor­res­pond au regrou­pe­ment de trois ten­dons : Le sar­to­rius, le semi-ten­di­neux et le gra­cille. Les sports pré­dis­po­sant son l’athlétisme (haies, sauts), cyclisme, foot­ball et danse entre autres. Il s’agit d’une gêne fonc­tion­nelle à l’effort avec appa­ri­tion d’une dou­leur du com­par­ti­ment interne du genou. Le plus sou­vent la cause est méca­nique avec laxi­té et mau­vaise pos­ture (valgus,varus), maté­riel mal adap­té, chaus­sures usées et sol dur. Le trai­te­ment est avant tout médical.

La ten­di­no­pa­thie du fas­ci­na lama (TFL) ou syn­drome de l’essuie glace est bien connu des cou­reurs à pied. C’est une dou­leur du com­par­ti­ment externe du genou, déclen­chée par la course à pied, la des­cente des esca­liers le plus sou­vent.  La patho­lo­gie est cau­sée par la fric­tion de la ban­de­lette ilio-tibiale sur le tuber­cule du condyle externe du genou à chaque flexion-exten­sion du genou. Ce syn­drome est lié à la répé­ti­tion des mou­ve­ments de flexion-exten­sion pen­dant un effort de course pro­lon­gé. Il concerne tou­jours des sujets jeunes, spor­tifs, pra­ti­quant la course à pied, le cyclisme ou le foot­ball. Des condi­tions par­ti­cu­lières favo­risent cette patho­lo­gie : la course en côte, ou en des­cente, l’u­ti­li­sa­tion de chaus­sures usa­gées, l’augmentation bru­tale du kilo­mé­trage heb­do­ma­daire. Le trai­te­ment est médi­cal avec mise en place d’orthèses plan­taire,  kiné­si­thé­ra­pie et par­fois néces­si­té d’avoir recours à une infiltration.

L’entorse du genou est l’at­teinte d’un ou de plu­sieurs liga­ments sur­ve­nant à la suite d’un trau­ma­tisme. Les liga­ments du genou contri­buent à la sta­bi­li­té de l’articulation et sont au nombre de quatre. Deux liga­ments laté­raux, le LLI i(ligament laté­ral interne) et le LLE (liga­ment laté­ral externe), et les deux liga­ments croi­sés qui sont appe­lés LCA (liga­ment croi­sé anté­rieur) et LCP (liga­ment croi­sé postérieur).

Les lésions iso­lées de liga­ments laté­raux (le plus sou­vent du liga­ment laté­ral interne) sont en géné­ral de moindre gravité.

Les lésions d’un liga­ment croi­sé (le plus sou­vent, du liga­ment croi­sé anté­rieur) iso­lées ou asso­ciées à des lésions d’un liga­ment laté­ral, des lésions des ménisques ou du car­ti­lage sont tou­jours graves car elles sont à l’o­ri­gine d’une insta­bi­li­té du genou.

Les actes chirurgicaux

L’arthroscopie du genou est une pro­cé­dure chi­rur­gi­cale mini-inva­sive qui per­met l’examen et le trai­te­ment de cer­taines lésions du genou par la réa­li­sa­tion de géné­ra­le­ment 2 (par­fois 3) inci­sions de 1 cm. Une des inci­sions est uti­li­sée pour la mise en place de la camé­ra à fibres optiques (l’arthroscope) et l’autre inci­sion per­met l’utilisation d’instruments chi­rur­gi­caux spé­ci­fiques. Lorsque cette tech­nique est pos­sible, elle per­met une récu­pé­ra­tion post-opé­ra­toire plus rapide et une durée d’hospitalisation réduite.

Lorsque l’arthrose du genou est évo­luée et que la réédu­ca­tion et les trai­te­ments médi­caux ne contrôlent plus la dou­leur, la mise en place d’une pro­thèse totale peut vous être pro­po­sée. La mise en place de la pro­thèse se fait par une inci­sion située sur la par­tie anté­rieure du genou et consiste à rem­pla­cer les sur­faces usées du tibia, du fémur et par­fois de la rotule, par des pièces en alliage métal­lique et poly­éthy­lène pour per­mettre une reprise des activités.

Lorsque l’arthrose est loca­li­sée à un seul com­par­ti­ment du genou et en fonc­tion de para­mètres tels que l’âge ou l’activité, une pro­thèse uni-com­par­ti­men­tale peut vous être pro­po­sée. Le plus sou­vent il s’agit de rem­pla­cer un des deux com­par­ti­ments entre le fémur et le tibia mais le rem­pla­ce­ment de l’articulation entre le fémur et la rotule est éga­le­ment pos­sible. Pour être envi­sa­gée, le reste du genou doit être asymp­to­ma­tique et les liga­ments doivent être indemnes.

L’arthrose du genou est par­fois due à une modi­fi­ca­tion de l’axe des membres infé­rieurs qui tend à sur­char­ger une par­tie du genou plus que l’autre. Si le trai­te­ment médi­cal ne contrôle plus la dou­leur ou pour évi­ter une usure plus impor­tante, une ostéo­to­mie peut vous être pro­po­sée et consiste à ré-axer le membre infé­rieur par une chi­rur­gie au niveau du tibia ou de fémur. La cica­trice est située sur la par­tie interne ou externe du genou et la modi­fi­ca­tion de l’axe est main­te­nue par une plaque au contact de l’os.

La syno­viale est la mem­brane qui entoure l’articulation est qui contient le liquide arti­cu­laire. Cette syno­viale peut deve­nir patho­lo­gique, dou­lou­reuse ou trop impor­tante. Le trai­te­ment est alors prin­ci­pa­le­ment médi­cal mais une chi­rur­gie peut par­fois per­mettre de reti­rer la syno­viale patho­lo­gique ou la réa­li­sa­tion de pré­lè­ve­ments pour ana­lyse. Suivant la loca­li­sa­tion et les com­par­ti­ments concer­nés, cette chi­rur­gie peut se faire soit par des inci­sions clas­siques, soit par arthroscopie.

L’infiltration est une tech­nique uti­li­sée pour injec­ter un liquide dans l’or­ga­nisme dans un tis­su ou dans une articulation.

Différents pro­duits peuvent être infil­tré. Par exemple, en cas d’épanchement une ponc­tion peut être réa­li­sée, et si besoin cou­plée à une infil­tra­tion de corticoïdes.

En cas d’usure du car­ti­lage ou de lésion ménis­cale, il est pos­sible de réa­li­ser une infil­tra­tion d’acide hya­lu­ro­nique. Ce geste s’appelle la vis­co­sup­plé­men­ta­tion. Dernièrement, une nou­velle tech­nique émerge, elle consiste à pré­le­ver les pla­quettes du patient (fac­teur de la coa­gu­la­tion lorsqu’on se coupe) puis à les réin­jec­ter dans l’articulation afin de faire une cica­trice fibreuse sur la lésion cartilagineuse.

Ces types de trai­te­ments sont géné­ra­le­ment très effi­caces dans cer­taines patho­lo­gies arti­cu­laires et sont lar­ge­ment employées en méde­cine sportive.

La mesure de force des dif­fé­rents muscles de la cuisse (qua­dri­ceps et ischio­jam­biers) est réa­li­sée dans les suites d’une rup­ture du liga­ment croi­sé anté­rieur (LCA).

Un pre­mier test est réa­li­sé en pré-opé­ra­toire afin de s’assurer de la bonne récu­pé­ra­tion mus­cu­laire, puis au 4ème mois et 6ème mois afin de suivre l’évolution de la rééducation.

Le test a pour but de cal­cu­ler la force maxi­male de chaque groupe mus­cu­laire selon un mode de contrac­tion pré­cis (concen­trique, excen­trique). Il peut éga­le­ment être uti­li­sé en pré­ven­tion des rup­tures du LCA ou de lésions des ischio­jam­biers notam­ment dans les sports de pivot-contact tel que foot­ball, le hand­ball, le bas­ket ou le rugby…

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